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Procès

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Message  Laulau Jeu 12 Fév - 11:21




















PAR Bernard Langlois jeudi 12 février 2009



Le
joueur de flûte Nicolas Sarkozy, dans son numéro de jeudi dernier, m’a
fait penser une fois encore au joueur de flûte de Hamelin, héros d’une
des plus célèbres légendes germaniques. On sait que ce « preneur de rats »,
après avoir débarrassé la ville des hordes de rongeurs qui
l’envahissaient, s’estimant mal payé par des bourgeois radins,
entreprit de se venger en entraînant la jeunesse de la ville, sous le
charme de son instrument, jusqu’au fleuve, où elle se noya. Comme avant
elle, les rats.
Sarko sait jouer de la flûte comme personne. Sa musique démagogique,
entraînant la foule des électeurs, l’a hissé sur le trône. Au bord du
fleuve pourtant, où nombreux sont ceux qui déjà se débattent pour
échapper à la noyade, le charme a cessé d’opérer. Le flûtiste balade
encore son monde le temps d’une émission tout à sa main ; mais dès le
générique de fin, on se demande : à quoi bon ce numéro de bateleur,
qu’avait-il donc de nouveau à nous dire ? Réponse : rien. Ou plutôt si,
une chose concrète, un nouveau cadeau aux patrons, la suppression de la
taxe professionnelle. Une décision qui plonge les collectivités locales
dans des abîmes de perplexité : avec quoi compenser cette perte sèche
pour leurs finances ?
Allons, les contribuables, un peu d’imagination !


Faux procès Est-ce la faute de nos trop gentils
confrères si rien ne vient perturber le déroulé des communications
présidentielles ? Pas de faux procès : ils n’ont guère d’autre solution
que de servir de faire-valoir. La mise en scène imposée, dans sa
solennité kitch, ne laisse guère d’échappatoire, hors celle de refuser
– ce qui serait assez mal vu.
Mais, fait-on remarquer, c’est l’Élysée qui a choisi les interlocuteurs
du Président, ce sont là des mœurs de république bananière ! Certes !
Mais où a-t-on vu que Sarkozy innove ? C’est ainsi, ne vous déplaise,
depuis que la télévision existe. En gros, depuis Charles de Gaulle et
son compère Michel Droit (« le fier Sicourbe », comme l’appelait Le Canard,
aussi pugnace interviewer qu’adroit chasseur de gros gibier. Paix à ses
cendres). C’est toujours au Château qu’on a choisi le jour, l’heure,
les modalités des adresses du Prince à ses sujets ; et les noms des
chambellans qui auraient l’honneur de lui tenir le crachoir. Ne le
répétez pas : il est même un chef de l’État qui a poussé l’audace
jusqu’à se faire interroger par deux journalistes du beau sexe qui
étaient à la ville les épouses de deux de ses ministres. Non ? Si !
Tonton, pourquoi tu tousses plus ?


Vaches sacrées L’une des deux est en ce moment dans le
collimateur des médias – enfin, ceux qui ne pratiquent pas le
politiquement correct, nous sommes tout de même encore quelques-uns.
Par ricochet, la cible principale étant son fringant époux. La reine
Christine, comme on l’appelait du temps de sa splendeur, est toujours
femme de ministre, le même. Sauf que celui-ci a changé d’attributions ;
comme de camp politique : in extremis, quand s’est
dessinée l’issue du duel présidentiel. Ainsi des mouches qui changent
d’âne : l’important est qu’on puisse continuer à sucer.
Ménélas-Kouchner (l’époux de la reine, poux de la reine) fait l’objet
d’une charge virulente, menée simultanément par deux confrères de Bakchich
(Stéphane Beau et Xavier Monnier) et par l’écrivain sniper indépendant
bien connu, Pierre Péan. C’est surtout le bouquin de ce dernier, porté
par l’hebdomadaire Marianne
– qui en a publié les bonnes feuilles –, qui fait du potin dans le
landerneau politico-humanitaro-médiatique. Réputation de son auteur
oblige, même s’il écrit parfois à la truelle [1].
Pour l’essentiel, et en attendant des développements qui ne manqueront
pas de venir (quand on tire sur une bonne ficelle, il arrive qu’on
dévide toute la pelote), on apprend avec force précisions et détails ce
dont on était convaincu depuis lurette sans en avoir vraiment la
preuve : Kouchner est nettement plus intéressé par le pognon que par le
sort des peuples déshérités (et n’hésite pas à monnayer ses talents
auprès des pires dictateurs de la Françafrique) ; Christine Ockrent, sa
femme, est moins journaliste que femme d’affaires (on dit d’elle : « femme de ménages »,
eu égard aux nombreuses prestations privées richement rémunérées qui
s’ajoutent à des émoluments officiels pourtant fort grassouillets) ; et
ils forment ensemble – surnom : « les Thénardier »« une PME à l’ombre de la République » selon Bakchich, qui commente : « Rarement, le mélange des genres a atteint de tels sommets ! »
Sale temps pour les vaches sacrées !


L’argument qui tue Je n’entre pas dans les détails, qui
sont depuis plus de quinze jours sur la place publique ; si vous venez
tout juste de débarquer du Vendée Globe, je vous conseille de vous
reporter aux sites de Marianne et de Bakchich,
en pointe sur le sujet. Je ne m’attarderai pas non plus sur l’aspect
politique de l’affaire, et notamment sur les appréciations divergentes
que portent Péan et Kouchner sur le génocide rwandais : j’ai envie sur
ce point de les renvoyer dos-à-dos (je crois à la complicité française
par connivence avec le Hutu-Power et, sans adhérer à la thèse du « double génocide »,
je ne crois pas que Kagamé soit une blanche colombe innocente…).
Je voudrais juste souligner à quel point me dégoûte le style de défense
que s’est choisi M. K. en symbiose avec ses alliés. On attendait en
effet que le ministre étranger aux Affaires (sauf aux siennes) réponde
des faits précis qui lui sont reprochés : ses liens avec Bongo, avec
Sassou, d’autres encore ; les amis encombrants qui gravitent dans son
orbite ; les activités de sa femme à la tête de l’audiovisuel français
à destination de l’étranger et l’épuration qu’elle y mène, dont sont
étrangement victimes des journalistes critiques du ministre son mari…
Il y avait, somme toute, bien des choses à dire pour tenter de redorer
un blason désormais terni (il n’est pour le moment pas question d’autre
chose, la justice n’a pas maille à l’affaire), une réputation de preux
chevalier qui tourne au tire-laine après que déjà l’homme de gauche ait
revêtu la casaque du néo-con. Bref, plaider le dossier. Il le fait à
peine. Au lieu de quoi, et avec toute l’orchestration des habitués de
l’argument qui tue (les Val, BHL, Adler, j’en oublie, et même
Schneidermann s’y est mis, qu’on n’attendait pas là), c’est un procès
en antisémitisme qui est fait à Péan [2]. Le prétexte ? Péan utilise à l’endroit de K. le qualificatif de « cosmopolite » : ce qui renvoie, hurle celui-ci, « aux nostalgiques des années trente et quarante, aux révisionnistes d’hier et d’aujourd’hui… ». Le mot « antisémite »
n’est pas prononcé, mais tout le monde a compris : c’est parce qu’il
est juif que le médecin sans vergogne est pris à partie par un auteur
qui est forcément à ranger dans le rayon des infréquentables
judéophobes. Il est des mots, voyez-vous, que vous n’avez pas le droit
d’utiliser, et « cosmopolite » en est un. Même si Bernard-Henri Lévy se l’applique parfois à lui-même, pour mettre en valeur son « universalisme ». Oui, mais c’est pas pareil, lui, il est juif, BHL, il a le droit ! Ah, pardon !


Puant Il paraît que ce vieux laïque républicain bon
teint de Péan (je le qualifierai volontiers de
« gaullo-mitterrandien », voyez, pas vraiment un disciple de Faurisson)
est bouleversé par cette accusation infamante qui vise à rien de moins
que la mort sociale de celui qui en est sali. Rappelons que dans deux
procès récents, dont un où le puant BHL (« puant », j’ai le droit ? Ça
veut dire, au sens figuré, « imbu de lui-même, fat, égocentrique », tout ça) est venu faire la roue (« Je n’aurais, pour rien au monde, laissé tomber mon ami Philippe Val », pardi ! Asinus asinum fricat) [3],
c’est l’ami Siné qui était sous la douche, lui aussi était mortifié.
Dans le premier procès, que le vieux Bob intentait au journaliste
chafouin qui s’était permis de qualifier sur RTL sa « zone » de Charlie d’« article antisémite dans un journal qui ne l’est pas »,
provoquant son renvoi de l’hebdo soi-disant satirique, l’accusé
(Sarkolovitch, un nom comme ça) a osé plaider que le fait de dire qu’un
article est antisémite n’est pas une accusation d’antisémitisme contre
son auteur, plus hypocrite tu meurs ! On verra si le tribunal marche
dans cette défense pourrie, en tout cas le procureur a requis la
relaxe ! Dans le second procès, celui où paradait BHL, c’est la Licra
qui poursuivait Siné, et là, c’est ce dernier qui, si le tribunal suit
le réquisitoire, devrait bénéficier de la relaxe. Tout ça pour dire à
Péan comme à Bob Siné : bienvenue au club des pestiférés, les gars !
Mais ne vous mettez plus la rate au court-bouillon : à force de
l’utiliser à tort et à travers, l’arme de l’accusation d’antisémitisme
s’est fichtrement émoussée, et ceux qui en abusent commencent à
s’attirer de vertes contre-attaques : par exemple, cette semaine, et
contre Kouchner, les papiers bien torchés de Szafran et de Cohen dans
Marianne [4].
Cohen, Szafran… Seraient pas un peu antijuifs, ces deux-là ?


On rappellera qui est l’avocat de Charlie-Hebdo :
Richard Malka (écurie Kiejman, l’avocat de Kouchner), qui est aussi,
parce que rien n’est simple, le coauteur, avec Philippe Cohen, d’une BD
très anti-Sarko (la Face karchée…) et qui est encore l’avocat de la « banque des banques »
luxembourgeoises, Clearstream, laquelle poursuit notre excellent
confrère Denis Robert de sa vindicte inextinguible. En vous invitant
une fois encore à l’aider (Denis) en achetant son dernier bouquin, tout
en dessins, l’Affaire des affaires, tome 1- L’argent invisible [5], « l’histoire d’un journaliste qui essaye d’informer ses lecteurs dans le monde d’aujourd’hui ».
On
sait que ce n’est pas tâche facile, et l’on se plaint beaucoup des
difficultés de la presse. À mon avis, elle serait moins conformiste et
bien pensante, ouvrirait davantage ses colonnes à des Péan et des
Robert, arrêterait de prendre ses lecteurs pour des cons incultes et de
lécher le cul à des zélites pourries par le fric, que ça irait déjà
beaucoup mieux !


pol-bl-bn@orange.fr

Notes


[1] Le Monde selon K., Fayard, 323 p., 19 euros.


[2] Comme y ont eu droit bien d’autres avant lui, je vous suggère un détour par le site Article Onze, c’est édifiant. www.article11.info/spip/spip.php ?article293


[3] Son bloc-notes dans Le Point vaut le détour ! Quelqu’un peut-il expliquer au grand philosophe qui est Philippe Bilger ?


[4]
« Kouchner n’avait pas le droit ! », par Maurice Szafran, et « Affaire
Kouchner, la contre-attaque honteuse », par Philippe Cohen et Éric
Decouty.


[5] Coauteurs : Yan Lindingre et Laurent Astier, Dargaud, 206 p., 22 euros.

Laulau
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Message  mada Sam 14 Fév - 20:02

Je vois poindre à l'horizon le début d'un nouveau cycle. La parole va redevenir libre grâce à ceux qui voulaient voir du racisme ou de l'anti quelque chose partout dès qu'un journaliste ou bien un auteur quelconque osait dire et donner son point de vue. Ce n'est pas trop tôt.

D'autre part, Sarko commence à s'apercevoir que gouverner ce n'est pas facile. ( un jour il s'est venté en public que gouverner c'était très facile). Il dit tellement de conneries qu'il se met à dos de plus en plus de monde de son parti.

mada

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