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Le jour de la jupe

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Message  mada Mer 25 Mar - 10:16

Voilà un film qui remet les pendules à l'heure. Il illustre de quelle manière nos chères élites politiques de droites P S et de droite très à droite U M P contribuent à la mort de nos valeurs républicaines auprès de ces jeunes français de culture musulmane, de culture des ghettos.

Isabelle Adjani est superbe, les jeunes sont formidables. Enfin un film qui montre un aspect de la réalité que vivent les enseignants qui travaillent dans les cités difficiles.

Les premières victimes sont les femmes de ces cités ghettos et les citoyens laïcs de culture musulmane.

Il est vrai que dans une société qui met le cap sur "le tout privé", sur "le tout marchandise", la violence contribue largement à sa mise en place. Violence dans les établissement scolaire, violence dans les hôpitaux, violence dans les pôles emploi, etc...

Je ne sais pas ce que vous en pensez mais j'ai de plus en plus l'impression que c'est le peuple français qui est pris en otage par les oligarchies qui nous gouvernent.

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Message  Biréli Mer 25 Mar - 10:41

mada a écrit:Voilà un film qui remet les pendules à l'heure. Il illustre de quelle manière nos chères élites politiques de droites P S et de droite très à droite U M P contribuent à la mort de nos valeurs républicaines auprès de ces jeunes français de culture musulmane, de culture des ghettos.
C'est le film coup de poing du moment. Par contre, je ne suis pas sûr que l'extrême gauche, partisane de l'immigration sans aucune entrave et qui flirte souvent avec les barbus intégristes soit la mieux qualifiée pour donner des leçons de valeurs républicaines.

--------------------------------------------

Sur le film, voir l'édito paru sur le site de Riposte laïque :

Numero 81
L’EDITO DE CYRANO
« La journée de la jupe » : LE film qui pulvérise l’islamiquement correct
lundi 23 mars 2009


Comme 2.245.000 d’entre vous, j’ai vu le film « La journée de la jupe » avec Isabelle Adjani vendredi soir sur Arte. J’ai compris alors les difficultés du réalisateur pour faire et diffuser ce film : boycott des producteurs, puis des chaînes de télévision, et enfin des salles de cinéma : il est tout simplement très politiquement incorrect ! Saluons donc Arte qui a eu le courage de briser le plafond de verre médiatique en programmant cette œuvre de Jean-Paul Lilienfeld, ce qui lui vaut un record historique d’audience. Et pour ceux qui n’ont pas pu voir le film, sachez qu’il est en ligne sur Internet jusqu’au 26 mars, et qu’il sortira dans les salles le 25 mars.

Je laisse aux cinéphiles le soin de décrire les qualité techniques du film. Pour ma part, j’ai apprécié le côté thriller où dès la première minute et jusqu’à la dernière, on est tenu en haleine par un scénario d’une rare densité, et par une approche à la fois humaine et technologique de cette situation de crise. Par exemple, la vulgarisation rassurante des méthodes du Raid vaut mieux qu’un documentaire spécialisé. Mais passons aux différents « messages » du film, qu’on n’avait jamais vus aussi explicites et réunis dans une même œuvre de fiction française jusqu’à présent.

« La journée de la jupe » dénonce tout ce que nous disons depuis bientôt deux ans sur Riposte Laïque. Tout y passe, en vrac et en boucle : les chiennes de garde qui démolissent la féminité au nom du féminisme, le pédagogisme décervelant à la Bégaudeau et à la Darcos, les insultes sexistes, une ministre de l’Education nationale peureuse et prête à sacrifier médiatiquement et physiquement la victime expiatoire, les filles obligées de s’habiller comme des sacs à patates, l’accusation d’« islamophobie », la peur d’émeutes urbaines, la victimisation des coupables et la culpabilisation des victimes, l’irrespect envers les adultes, l’antisémitisme islamique et le racisme anti-blancs, l’école républicaine transformée en garderie et en « fabrique de crétins », l’hyper-violence, l’arabisation et l’appauvrissement de la langue française, l’éclatement des familles, le racket, les mots faux-culs comme « quartier sensible » ou « contexte », les professeurs qui baissent le pavillon jusqu’à se faire complice des voyous ou à se servir du Coran en classe pour les apaiser, le multiculturalisme, l’échec de l’intégration (et ne parlons même plus d’assimilation), le communautarisme ethnique, le mépris des valeurs laïques, les viols collectifs, les superstitions religieuses, le machisme abruti, la manipulation de l’opinion publique, le proviseur qui ne pense qu’à étouffer les problèmes de son établissement et qui accuse la victime d’être à la fois « catho coincée » et trop laïque (ultra-laïciste, comme on dit chez Kintzler et Fourest), l’affinité entre les islamistes algériens et les « sauvageons » de nos banlieues, le commerçant chinois qui fuit la cité parce qu’il a été victime de multiples braquages, les menaces de représailles, l’influence affligeante des séries télé et des reality shows, etc.

Et surtout, le film ne fait aucune impasse sur la dénonciation de l’islamisation qui pourrit notre société et en particulier ces jeunes élèves issus de l’immigration et communautarisés. « La journée de la jupe » n’a pas eu besoin de s’abriter derrière des évangélistes ou une version bisounours de l’islam pour en dénoncer les effets désastreux, ainsi que sa responsabilité directe dans la haine des non-musulmans, dans une représentation préhistorique de la femme qui ne peut être qu’objet, soit pute, soit soumise, et dans les atteintes à la laïcité française et occidentale.

Nous savions déjà tout cela, et une majorité de nos concitoyens sans doute aussi. La preuve en est que les premières réactions d’internautes sont quasiment unanimes pour se réjouir de voir ainsi dénoncés les « clichés idéologiques », « l’hypocrisie de la hiérarchie dans l’Education nationale », le « politiquement correct », les « certitudes dogmatiques et corporatistes », la « niaiserie bien-pensante et satisfaite qu’est Entre les murs », les « valeurs peu à peu oubliées », la « dérive de notre société », etc.

Oui, nous le savions, et vous aussi. Mais « La journée de la jupe » ne fait pas que conforter et encourager notre combat : sa diffusion à une heure de grande écoute constitue un tournant magistral : c’est l’ouverture d’une brèche importante dans la barrière médiatique et la propagande d’Etat, dont on percevait déjà les fissures.

C’est également la démonstration cinglante de l’impasse à laquelle nous conduisent nos gouvernants et leurs idiots utiles. Ce gouvernement ubuesque qui soi-disant prétend combattre les talibans en Afghanistan, et qui n’est pas capable de rétablir l’ordre républicain dans nos zones de non-droit. Ce gouvernement pusillanime dont la justice de la pensée condamne un article où Kad Merad dit qu’il apprécie « le cigare à l’apéro » mais ferme les yeux sur les appels à la haine et à la violence distillés dans des mosquées ou dans des manifestations jihadistes. Ce gouvernement lâche qui n’a plus que le « ministère de la parole » pour rabâcher ses indignations à chaque fois qu’un élève ou un enseignant est sauvagement agressé, et qui invite ses policiers à ne plus poursuivre les délinquants (5). Ce gouvernement faible dont le chef nous avait dit que « la France n’est pas un pays où l’on porte la burka », et qui ne fait strictement rien contre les voiles intégraux et intégristes qui se multiplient. Ce gouvernement dogmatique et son opposition complice qui nous promettent d’imposer de force une « diversité » anti-républicaine et anti-démocratique aux Français sans exiger en retour le moindre devoir civique de la part des communautés immigrées. Ce gouvernement ruineux et ses élus de droite comme de gauche qui multiplient le financement illégal du culte musulman (22 millions pour une seule mosquée à Paris, qui dit mieux ?) alors que « les caisses sont vides » et qu’il n’a jamais démontré que l’islam apporterait le moindre bénéfice aux Français. Ce gouvernement menteur qui fait croire que la délinquance est en baisse alors que les faits divers du moindre journal local prouvent le contraire, et démontrent que la violence urbaine est de plus en plus barbare. Ce gouvernement affabulateur dont les « sociologues » et les ministres autoproclamés nient les « bandes ethniques » et prétendent qu’il n’y aurait que 222 « bandes » en France, alors qu’ils comptent par ailleurs un millier de zones de non-droit où désormais on tire à vue sur les forces de l’ordre.

« La journée de la jupe » illustre tout cela, et n’épargne pas non plus les idéologues de gauche qui ont détruit notre Education nationale de l’intérieur, avec leurs relais syndicaux et corporatistes. Mais permettez-moi de saluer l’efficacité de deux autres films, « Entre les murs » et « Welcome », dont la promotion médiatique fut évidemment bien plus massive que celle du film de Jean-Paul Lilienfeld : en effet, ces deux caricatures malsaines de promotion du catéchisme droitsdelhommiste ont eu exactement l’effet inverse de celui escompté. A force de traiter les Français de racistes et d’imbéciles, et de vanter au contraire ceux qui leur crachent dessus et qui les humilient, les arroseurs sont arrosés et se ridiculisent eux-mêmes.

Saluons enfin Isabelle Adjani, la « Sonia Bergerac » du film. Il faut du courage pour se prêter à un exercice qui peut lui valoir la réprobation de ses pairs médiatiques. Mais elle explique fort bien son engagement dans cette aventure dans une interview au Nouvel Obs. On y retrouvera toutes les dénonciations du film, par exemple sur le féminisme : « La modernité, c’est la jupe ou le pantalon ? Ce fut le pantalon, c’est devenu la jupe. On est loin des acquis féministes. On est dans la nécessité de revenir à une féminité vivable. Féminine égale pute, c’est quand même embêtant. C’était inimaginable avant le phénomène de l’intégrisme islamique. Il est étrange que le pantalon soit vécu comme un voile. » Ou encore sur la déculturation prônée par le chef de l’Etat qui préfère l’imam et le curé à l’instituteur et par son nouveau sous-vizir Yazid Sabeg qui veut réduire l’exigence de langue française et de culture générale dans les grandes écoles : « Vos élèves dans le film restent sourds aux charmes de Molière. Que vous inspire la frigidité du président de la République pour « la Princesse de Clèves » ? Voyez mon accablement... Tant pis pour lui. Si Carla Bruni pouvait lui lire ce livre chaque soir au coin du feu sur un air de guitare... Personnellement, je ne sais pas comment j’aurais vécu ma vie amoureuse si je n’avais pas lu « la Princesse de Clèves ». »

« La journée de la jupe » est un film où Riposte Laïque reconnaît totalement tous ses combats, républicains, laïques et féministes. Nous nous réjouissons non seulement de voir brisée si magistralement l’omerta des médias et des politiciens, mais aussi – et peut-être plus – de constater que la cohérence de nos engagements rejoignent parfaitement – et souvent avec les mêmes mots – les réactions d’une très large majorité des Français qui ont vu le film. Bravo, bravissimo à Jean-Paul Lilienfeld et son équipe, à Isabelle Adjani, à Denis Podalydès incarnant avec brio un homme du Raid très humain, à tous les actrices et acteurs et à Arte !

Biréli

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Message  mada Mer 25 Mar - 11:02

Comment ne pas être d'accord avec riposte laïque?

Une minorité impose ses vues pour combattre la laïcité à la française. cette laïcité qui respecte toutes les religions et qui a permis de faire vivre en paix depuis plus d'un siècle des communautés religieuses qui se faisaient la guerre depuis des siècles.

Maintenant, en mettant les conflits au niveau des religions,et/ou du racisme les décideurs détournent l'attention des problèmes sociaux du pays. Lutter contre l'islamisme occupe autant que de lutter contre les patrons du cac 40, les franchises médicales ou encore contre la multiplication des fichiers sur les citoyen-ne-s.

La lutte des enseignants en ce moment est bel et bien une lutte qui entre dans ce contexte de casse des valeurs républicaines. Privatisé l'école va donner du fric aux entreprises (les parents seront heureux de débourser 1000 ou 2000€ par an pour la scolarité de leurs enfants) et engendrer un peu plus d'injustices entre les individus "d'en bas".

L'école publique est un des piliers de notre république mais à partir du moment où les élites veulent tuer "la gueuse" effectivement, il n'y a plus besoin d'école de la république.

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Message  Biréli Mer 25 Mar - 11:12

J'étais en vadrouille dans le Morbihan jeudi dernier et, par hasard, je suis tombé sur la grande manif à Vannes. J'ai causé avec quelques enseignants du privé qui manifestaient en nombre. Apparemment, ils ne sont pas mieux lotis que ceux du public.

Biréli

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Message  Cisca Mer 25 Mar - 11:23

La journée de la jupe » dénonce tout ce que nous disons depuis bientôt deux ans sur Riposte Laïque. Tout y passe, en vrac et en boucle : les chiennes de garde qui démolissent la féminité au nom du féminisme, le pédagogisme décervelant à la Bégaudeau et à la Darcos, les insultes sexistes, une ministre de l’Education nationale peureuse et prête à sacrifier médiatiquement et physiquement la victime expiatoire, les filles obligées de s’habiller comme des sacs à patates, l’accusation d’« islamophobie », la peur d’émeutes urbaines, la victimisation des coupables et la culpabilisation des victimes, l’irrespect envers les adultes, l’antisémitisme islamique et le racisme anti-blancs, l’école républicaine transformée en garderie et en « fabrique de crétins », l’hyper-violence, l’arabisation et l’appauvrissement de la langue française, l’éclatement des familles, le racket, les mots faux-culs comme « quartier sensible » ou « contexte », les professeurs qui baissent le pavillon jusqu’à se faire complice des voyous ou à se servir du Coran en classe pour les apaiser, le multiculturalisme, l’échec de l’intégration (et ne parlons même plus d’assimilation), le communautarisme ethnique, le mépris des valeurs laïques, les viols collectifs, les superstitions religieuses, le machisme abruti, la manipulation de l’opinion publique, le proviseur qui ne pense qu’à étouffer les problèmes de son établissement et qui accuse la victime d’être à la fois « catho coincée » et trop laïque (ultra-laïciste, comme on dit chez Kintzler et Fourest), l’affinité entre les islamistes algériens et les « sauvageons » de nos banlieues, le commerçant chinois qui fuit la cité parce qu’il a été victime de multiples braquages, les menaces de représailles, l’influence affligeante des séries télé et des reality shows, etc.


BRAVO TOUT EST DIT.....ENFIN!!!

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Message  trami Mer 25 Mar - 16:28

Cisca a écrit:La journée de la jupe » dénonce tout ce que nous disons depuis bientôt deux ans sur Riposte Laïque. Tout y passe, en vrac et en boucle : les chiennes de garde qui démolissent la féminité au nom du féminisme, le pédagogisme décervelant à la Bégaudeau et à la Darcos, les insultes sexistes, une ministre de l’Education nationale peureuse et prête à sacrifier médiatiquement et physiquement la victime expiatoire, les filles obligées de s’habiller comme des sacs à patates, l’accusation d’« islamophobie », la peur d’émeutes urbaines, la victimisation des coupables et la culpabilisation des victimes, l’irrespect envers les adultes, l’antisémitisme islamique et le racisme anti-blancs, l’école républicaine transformée en garderie et en « fabrique de crétins », l’hyper-violence, l’arabisation et l’appauvrissement de la langue française, l’éclatement des familles, le racket, les mots faux-culs comme « quartier sensible » ou « contexte », les professeurs qui baissent le pavillon jusqu’à se faire complice des voyous ou à se servir du Coran en classe pour les apaiser, le multiculturalisme, l’échec de l’intégration (et ne parlons même plus d’assimilation), le communautarisme ethnique, le mépris des valeurs laïques, les viols collectifs, les superstitions religieuses, le machisme abruti, la manipulation de l’opinion publique, le proviseur qui ne pense qu’à étouffer les problèmes de son établissement et qui accuse la victime d’être à la fois « catho coincée » et trop laïque (ultra-laïciste, comme on dit chez Kintzler et Fourest), l’affinité entre les islamistes algériens et les « sauvageons » de nos banlieues, le commerçant chinois qui fuit la cité parce qu’il a été victime de multiples braquages, les menaces de représailles, l’influence affligeante des séries télé et des reality shows, etc.


BRAVO TOUT EST DIT.....ENFIN!!!

Bien le bonjour Cisca ,ma voisine ,
Pour les profs qui baissent pavillon,bien que je ne les aimme pas trop ,je vais les défendre !
Avec le parents d'élèves et leur hiérarchie ,ils sont le plus souvent ennfoncés que défendus !
C'est une contestation qui revient de plus en plus souvent et ils considèrent que ceux qui devraient les épauler ,les enfoncent !
Jusques à quand vont-ils assulmer ces lâchages éhontés !
Évidemment avec cette bande de collabos pétainistes au pouvoir,il ne peut en être autrement !
Ils ont fermé leur caquet tant que sévissaient les lois sur l'indignité nationale ,mais maintenant tout le monde a oublié les saletés qui se sont passées durant la seconde guerre mondiale ,pas seulement du fait des nazis ,mais des saletés de collabos !
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Message  Biréli Sam 28 Mar - 21:06

Lu sur le blog de J.P. Brighelli. Ça décoiffe !
Pour lire les commentaires qui sont aussi intéressants, il faut aller sur le blog.

http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2009/03/25/la-journee-de-la-jupe.html#comments

25 mars 2009

La Journee de la jupe

« Crétin ! »

Elle l’a dit. Elle l’a dit ? Elle l’a dit.

Qui ? Sonia Bergerac. Bergerac comme Cyrano. Sonia comme toutes les beurettes pour qui leurs parents jouent la carte de l’assimilation, de l’intégration dans la communauté culturelle française. Bergerac, vous êtes sûr ? Une beurette ? Elle l’est — on ne le saura qu’à la fin, entre un père muet de l’avoir trop aimée, et une mère en larmes. Quand il sera trop tard. Quand elle aura été abattue par une police qui tire toujours trop vite. On achève bien les profs.

Crétin. Adjani l’a dit.

Adjani ? Allons donc ! Cette star si rare, invisible, qui, d’interviews en interviews, explique qu’elle a inscrit son fils dans le privé, pour lui éviter la catastrophe qu’est devenu l’enseignement public en France… Sortie de sa thébaïde pour jouer dans un film à petit budget, un objet télévisuel — qui a permis samedi dernier à Arte de battre des records d'audience…

Elle n’a pas lu Meirieu, Adjani. Elle ne sait pas que si ça va mal, c’est qu’on n’a pas assez détruit. Pas assez pédagogisé. Pas assez donné de pouvoir aux IUFM, aux syndicats crypto-cathos, aux profs qui se réfugient dans les sciences de l’Education faute de connaître leur propre discipline, aux « professeurs des écoles » qui font le Connac dans l’Hérault et ailleurs, parce qu’ils ne savent pas comment enseigner le b-a-ba (1), et qu’ils n’ont rien à dire aux élèves de GS…

Crétins !

Elle l’a dit, Sonia Bergerac. Comme moi. Avec violence et passion. Avec beaucoup d’amour pour ces élèves impossibles, suppôts d’imams, serial violeurs, barbares ! Comme tous ces élèves parqués dans des ghettos scolaires installés grâce à la Gauche (si !) dans des ghettos sociaux construits par la Droite. Elle l’a dit avec beaucoup de tendresse et de colère, avec — encore à ce moment du film — un geste caressant du bout du Beretta tendu de sa main malhabile vers le groupe d’élèves pris en otage afin de leur faire, enfin, un cours de Français qui ressemble à quelque chose. Des élèves enfin terrorisés pour de bon, parce qu’ils ne sont plus dans un mauvais jeu électronique, mais dans la vraie vie — la leur, celle où l’on n’apprend rien dans les collèges à tarif intellectuel unique, où seuls ont le droit de hurler les caïds et leurs sous-fifres. Rien. Pas même le vrai nom de Molière.

Cette fois, ils vont le savoir. Jean-Baptiste Poquelin ! Répétez après moi ! Ou je flingue !

« Mais à quoi bon ces savoirs morts ? » demande le Crétin — le vrai, pas l’élève, mais le Crétin qui a inspiré la réforme Jospin, le Crétin qui a inventé les IUFM, le Crétin de la réforme Viala, de la loi Lang, de l’amendement Ségolène, le Crétin des Sciences de l’Education, le Crétin qui a refusé de siéger dans la commission qui a finalement accouché — il était temps ! — de la loi de 2004 sur l’interdiction des signes religieux à l’école… « À quoi bon Molière (ou la Princesse de Clèves, dirait… qui, déjà ?), à quoi bon Racine — m’dam, Racine ! Vous vous rendez compte ? — à quoi bon Corneille (« comme le chanteur ? »), à quoi bon La Bruyère — « m’dam’, comme la plante dont on fait les pipes ? « M’dam, Rachid, il a dit « pipe » ! » « Toi, sale pute… »

- Comment tu m’as appelée ? demande alors Adjani en lui mettant un coup de boule.

Si ! Un coup de boule ! Elle a bien fait ! Sartre expliquait dans « Réflexions sur la question juive » que les racistes, il n’y a pas moyen de leur expliquer, ils sont inaccessibles à la raison, autant commencer et finir par le coup de boule…

« La Journée de la jupe » est un grand film anti-raciste. Le véritable anti-racisme. Celui qu’il faut enseigner. Celui que les organisations bien pensantes vomissent. L’anti-racisme d’Emmanuel Brenner (2), de Iannis Roder (3), ou le mien (4).

Une ministre plus dépassée que nature — un mixte improbable d’Intérieur et d’Enseignement Supérieur, beau cul bon genre — ne comprend rien à la revendication de cette prof déjantée. Comment ça, une journée de la jupe ? Mais nos mères se sont battues pour avoir le droit de porter un pantalon !

Oui, mais voilà, dans certaines banlieues, si vous portez une jupe, vous êtes une pute. Une salope. Une taspé.

« M’dam’ ! Le mec, sur le blog, il m’a traitée ! »

Pitié pour les filles ! C’est ainsi qu’il y a trois ans (putain, trois ans, et il faut encore se battre !), j’avais intitulé une Note sur ce blog (5), qui prenait la défense de ces gamines qui se voilent pour échapper à l’opprobre des cités. Pour échapper aux fantasmes des tarés-frustrés-péteux incapables de séduire, parce qu’on ne leur a pas appris les mots — et à quoi voulez-vous que servent les mots, que serve l’Ecole, si ce n’est à séduire Chloé ou Myriam, Anthony ou Peter ? Incapables — impuissants, qui relookent en douce, sur leurs portables, une scène hard bricolée en interne… Eh non, chers parents de la FCPE, un portable ne sert pas à vous appeler entre deux cours, d’ailleurs , on ne vous appelle pas, ça sert à filmer Fadela ou Camille obligées à faire une pipe dans les chiottes du bahut, et à se l’envoyer entre copains — la fille et le film. Heureusement que de plus en plus de lycées interdisent les portables !

Alors, la Sonia Bergerac, elle est vachement vénère ! Elle porte en elle l’exaspération de ses collègues — enfin, de certains de ses collègues : parce qu’il y a les collabos, les pactiseurs de barbarie, ceux qui viennent au lycée culotte baissée, ceux qui se trimballent avec le Coran dans le cartable, qui le connaissent mieux que leurs élèves même – et qui s’en vantent !

Doit être au SGEN, celui-là…

Elle est très peu soutenue, Sonia Bergerac. Pas par l’administration, on le sait, qui donne toujours raison aux élèves, et qui ne veut pas de vagues, pas de vagues… Calme plat sous les casquettes. Le Principal — superbement interprété, entre hystérie et dépression, par Jackie Berroyer, un ancien prof qui connaît la musique — finit par fuir. Déni un jour, déni toujours. Le flic — un flic intelligent, un Denis Podalydès sur le fil, passionné, problématique, est en butte au flic unidimensionnel généré par la pensée orwellienne — Yann Colette, toujours inquiétant, toujours impeccable — dans laquelle un prof, quand il n’est pas un article de boucherie hallal, est une cible. Pan ! Tuée par la caméra ! Piégée, la caméra ! Le quart d’heure de gloire, et puis le champ d’horreur. Bergerac tuée l’arme au poing, comme Cyrano la rapière à la main. C’est bien plus beau lorsque c’est inutile.

La presse s’émeut. Le Monde, faux cul entre deux chaises, comme toujours, bave — et Libé en fait tout autant. Mais Télérama, que l'on a connu mieux pensant, ne boude pas trop son plaisir. Et Marianne, le Midi Libre ou le Canard Enchaîné ont bien compris que l’on se trouvait en présence d’un météorite cinématographique susceptible de faire du dégât – d’autant plus qu’il est parfaitement joué.

Enfoncé, Bégaudeau ! À poil, le Bégaudeau !

Politiquement incorrect, disent les journalistes ! Et le plus fort, c’est qu’ils s’en étonnent — tant la pensée cinématographique est devenue conforme — et encore, c’est un mot trop long ! Forcément ! On leur donne à baver devant « Entre les murs », film bien pensant comme on en faisait sous Vichy. Alors face à un objet filmique qui a du nerf, du sang, de la chair, de la rage — bref, du talent —, que dire, sinon « politiquement incorrect » ? Anticonformiste, peut-être ? Anti-con, sûrement.

Jean-Paul Brighelli

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Message  Biréli Dim 29 Mar - 20:05

Site intéressant : http://www.afrik.com/article16498.html

"La Journée de la jupe" : un SOS pour l’école française
Jean-Paul Lilienfeld parle de son dernier film


Le mal-être des jeunes français issus de l’immigration a envahi l’école. La Journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld, en salles depuis ce mercredi, en fait le sombre constat tout en posant les jalons d’une nécessaire réflexion sur les moyens de préserver la vocation de cette institution. Rencontre avec Jean-Paul Lilienfeld.
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mercredi 25 mars 2009, par Falila Gbadamassi

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Une journée ordinaire pour Sonia Bergerac, professeur de français, qui tente de transmettre son amour de la langue à ses élèves dans la cité où elle enseigne. Indisciplinés, impolis parfois terrorisants, ses jeunes disciples lui mènent la vie dure. D’ailleurs, Mouss s’est permis de ramener une arme dans la classe. Elle veut la confisquer, il l’en empêche mais l’adulte finit par avoir le dessus. Surtout maintenant, avec cette arme à la main. La Journée de la jupe illustre la façon dont les problèmes sociaux et identitaires peuvent s’introduire clandestinement dans ce lieu du savoir par essence qu’est l’école au point de lui ôter son pouvoir. Au lieu de contribuer à leur instruction, l’école est un exutoire pour ces adolescents, fils d’immigrés africains dans une classe où toutes les mixités se font rares. Leur professeur est la première victime de leur colère et de leurs frustrations. Si elles sont légitimes, doivent-ils l’exprimer là, dans cette école qui détient la clé du savoir qui leur servira, peut-être, à trouver leur place dans la société française. Eux qui ont déjà tant de mal à construire une identité parce que ballottés entre deux cultures : celle transmise par leurs parents et celle de leur lieu de naissance. Français, ils le sont à part entière mais la couleur de leur peau ou la religion semble être devenu un mur entre eux et leurs concitoyens. La violence, comme les émeutes de 2005 qui ont inspiré le scénario du film à Jean-Lilienfeld, est comparble à un cri d’amour inaudible. Le réalisateur français le rappelle avec empathie et clairvoyance dans une intrigue qui évoque aussi le machisme dont sont victimes les jeunes femmes dans les banlieues. Ces qualités font écho à la sincérité du jeu d’Isabelle Adjani, qui signe avec maestria, son retour sur les écrans français. On ne peut s’empêcher de voir derrière le professeur qu’elle incarne, la fille d’immigrée, qui rappelle en aînée à d’autres le rôle salvateur du savoir et de la connaissance. Il peut parfois faire tomber les barrières pour ceux que l’on discrimine.

Afrik.com : Y aurait-il une urgence à parler de ce malaise qui mine l’école française du fait que la société a du mal à reconnaître son identité plurielle ?
Jean-Paul Lilienfeld : J’ai fait une émission sur la chaîne Ciné Cinéma où ils m’ont fait la surprise de montrer mon film au ministre de l’Education nationale Xavier Darcos et de recueillir ses impressions. M. Darcos a dit : "Mais l’éducation nationale, ce n’est pas ça !". A vouloir se voiler la face, on laisse le terrain libre à ceux qui font un état des lieux et qui apportent des solutions racistes. C’est comme ça que Le Pen a eu la parole. Quand il a parlé des problèmes de l’immigration, tout le monde a dit qu’ils n’existaient pas parce que ça venait de lui. Pendant ce temps, le terrain était libre pour le Front National et ses théories racistes. Si des gens qui étaient du bon côté de la force, des humanistes quelques soient leurs opinions politiques s’étaient emparés du problème, le terrain n’aurait pas été libre pour Jean-Marie Le Pen. L’école, ce qui se passe dans les cités, le recul de la mixité, le recul communautariste de tout le monde constitue une problématique qui est à l’origine d’un malaise général. Nier ces problèmes ne les feront pas disparaître et on laisse à nouveau le terrain libre à des idées extrêmes.

Afrik.com : Comment expliquez-vous cette violence que l’on voit chez les élèves de Sonia Bergerac qui va finir par les prendre en otage ?
Jean-Paul Lilienfeld : Les causes en sont multiples. J’ai grandi à Créteil où nous étions alors tous mélangés. Il y avait des Noirs, des Arabes, des Juifs, des Asiatiques, des chrétiens et des musulmans. Je n’y ai jamais vu en 18 ans des gens se taper dessus à cause de leurs origines. Aujourd’hui, il y a un fort repli communautaire parce que malheureusement on a fait évolué des gens en circuit fermé. Il y aussi tous ces immigrés précaires, qui ne connaissent pas la culture française, et qui se retrouvent encore un fois à vivre en autarcie. En plus, ils ont du mal à trouver du travail, ils sont laminés par la vie, les problèmes économiques. Comment peuvent-ils alors s’occuper de leurs enfants ? Les parents n’ont pas toujours la possibilité ni la volonté de le faire. Je suis parent et parfois, pour éviter les situations conflictuelles, on laisse faire. Mais il y a aussi l’ignorance, les idées toutes faites et ce que j’appelle "la fierté de substitution". Quand on est Noir ou Arabe, c’est évident que l’on est discriminé. Cette fierté de subsitution consiste à se forger une identité parce qu’on en a pas une qui soit respectée. Les enfants se raccrochent ainsi à la religion, à une langue, à un pays dont ils ne savent pas souvent grand chose. D’ailleurs, quand ils vont dans le pays d’origine de leurs parents, on les considère comme des Français. Ils sont complètement largués. C’est une série de problèmes, une chaîne malheureuse qui conduit à cette violence. Mais la situation n’est pas pas inextricable, à condition de s’y attaquer en commençant par la dénoncer quand bien même l’on craindrait de donner des munitions aux racistes.

Afrik.com : J’ai entendu dire par un enseignant à la fin de l’une des projections que les élèves étaient caricaturés. Que répondez-vous à ce type de critiques ?
Jean-Paul Lilienfeld : Les ados qui jouent dans le film ne trouvent pas que c’est une caricature. Bien sûr, sont concentrés en 1h30, des évènements qui vont se dérouler sur six mois. Mais comment ressentir ce que ressent cette prof si on ne donne pas les moyens au spectateur d’apprécier ce par quoi elle est passée ? Ce n’est pas la réalité, c’est un concentré de réalités comme toujours dans une fiction. Toutes les classes ne sont pas comme celle-là, mais il en existe. J’ai par ailleurs rencontré plein de profs qui m’ont dit le contraire. En général, les gens qui sont sur le terrain et qui vivent ces situations au quotidien ne trouvent pas qu’il s’agit d’une caricature. On a souvent demandé aux adolescents qui jouent dans le film ce qu’ils ont ressenti en travaillant. Leur réponse : "rien" parce que c’est tout simplement leur quotidien. Le plus beau compliment qu’on m’ai fait, c’était à Saint-Denis, où nous avons tourné. La salle était composée à 99, 9% de personnes noires et arabes. A la fin de la projection, un vieux monsieur marocain de 80 ans m’a dit, les larmes aux yeux : « Merci de parler de nous normalement ». Je suis toujours très agacé par les intellectuels de salon qui pensent à la place des gens. C’est du post-colonialisme de penser que ces derniers ne sont pas assez intelligents pour savoir ce qui est bien ou pas pour ceux. « Vous vous rendez compte, vous jouez dans quelque chose qui va stigmatiser les banlieues ! », a-t-on reproché à ces jeunes acteurs alors qu’ils savent très bien ce qu’ils font.

Afrik.com : Isabelle Adjani incarne Sonia Bergerac. Vous pensiez à elle en travaillant sur le scénario ?
Jean-Paul Lilienfeld : J’ai écrit l’histoire, puis je me suis demandé quelle comédienne pourrait le mieux interpréter ce personnage. J’ai été benêt parce que j’ai pensé à elle, au départ, tout simplement parce que c’est formidable pour un réalisateur d’avoir un tel stradivarius entre les mains. Isabelle Adjani a accepté en moins de 24h. Elle a réagi tellement vite que je n’ai pas eu le temps de réaliser que ça résonnait avec son histoire personnelle.

Afrik.com : Dans La Journée de la jupe, vous dites qu’il y a une génération de fils d’immigrés qui considérait que l’intégration passait par l’école, et que la nouvelle, semble-t-il, accablée par sa quête identitaire perd tous ses repères, même celui de l’école. Il y a justement une scène très émouvante où Sonia Bergerac supplie presque, les larmes aux yeux, ses élèves de ne pas piétiner cette opportunité qu’est l’école…
Jean-Paul Lilienfeld : Je peux vous dire que les enfants en face n’étaient plus dans le film. Ils l’écoutaient. Après, certains m’ont confié qu’ils « avaient compris des trucs ». Cette scène leur a parlé en tant qu’individus. Ils ont réalisé que leurs parents avaient migré pour qu’ils aient une vie meilleure. J’ai eu cette prise de conscience parce que je mon père est un immigré hongrois. Il a dû partir de la Hongrie parce qu’il était juif et qu’il n’y avait pas d’avenir pour lui dans ce pays. Il a commencé une nouvelle vie en France comme ouvrier. C’est important de rappeler tout cela à ceux qui sont perdus, de leur dire qu’il y a des gens qui se sont battus pour eux et qu’ils doivent en être dignes. Par ailleurs, Sonia Bergerac le dit, quand on Noir ou Arabe, ce n’est pas facile, mais si on est en plus ignorant….

Afrik.com : Cette journée de la jupe, c’est de la fiction ou c’est inspiré de la réalité ?
Jean-Paul Lilienfeld : J’ai commencé à écrire la première mouture du scénario en janvier et je l’ai finie vers juin 2006. Quand je l’ai terminé, je suis allé sur Internet pour vérifier si le titre n’avait pas été déjà utilisé. Je me suis alors rendu compte qu’il venait de se créer, pour la première fois dans un collège agricole en Bretagne, un printemps de la jupe et du respect. Ce n’était pas une cité, il n’était pas question de Noirs ou d’Arabes, mais un collège agricole où on voulait combattre le sexisme ambiant. Je les ai contactés en les rassurant sur le fait que je ne m’étais pas inspiré d’eux, j’en avais les preuves. Et cette année, j’ai fait l’ouverture du Printemps de la jupe et du respect. Cette initiative s’est étendue à tout le département, puis à toute la Bretagne, à Marseille et à Lyon.

Afrik.com : La chaîne franco-allemande Arte a produit La Journée de la jupe mais cela n’a pas été aisé de trouver des producteurs ?
Jean-Paul Lilienfeld : Mes interlocuteurs ont trouvé le sujet trop sensible et ils ne voulaient donc pas y toucher. Par ailleurs, même si ce n’est pas dit de façon explicite, j’ai fait des comédies auparavant. Je suis par conséquent un peu « sale ». Quand on fait des comédies en France, on est pas crédibles en tant que réalisateur ou scénariste. C’est la comédie qui rapporte le plus d’argent au cinéma français, mais elle demeure un genre méprisé.

Afrik.com : Au-delà de sa sortie au cinéma, de la télévision, vous voyez votre film être projeté dans les écoles comme outil de sensibilisation ?
Jean-Paul Lilienfeld : Je ne sais pas compte tenu de la réaction du ministre de l’Education et des syndicats d’enseignants. Ces derniers ont vu le film, l’ont apprécié mais estiment qu’ils ne peuvent pas le prescrire parce qu’il ne valorisent par les enseignants. Pour c’est un fait : les enseignants craquent.

Afrik.com : Que vous inspire le mot diversité et pourquoi la promouvoir n’est pas une sinécure en France ?
Jean-Paul Lilienfeld : La diversité, ce sont des gens qui ont des racines différentes - bretonnes, sénégalaises, algériennes, congolaises, marocaines - et qui se retrouvent sur un terrain commun. Il est difficile de le promouvoir en ce qui concerne les populations qui ont été colonisées parce qu’il y a un effet boomerang. Le racisme immédiat envers les immigrés italiens, polonais, espagnols a existé, mais ils ont fini par s’intégrer. Outre le fait que ces populations soient chrétiennes, aient des racines communes avec la France et qu’elles soient blanches, l’intégration a été plus facile parce qu’il n’y avait pas de passif colonial.

Afrik.com : Dans La Journée de la Jupe, vous illustrez le problème d’une école qui n’arrive plus à assurer sa mission intégratrice. Si vous deviez apporter une solution, quelle serait-elle ?
Jean-Paul Lilienfeld : Remettre le professeur au centre de l’école, pas l’élève. Celui qui sait est là pour transmettre son savoir. Les enseignants nous apprennent à parer les coups de la vie comme dans un cours d’art martial.

Biréli

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Message  mada Lun 30 Mar - 7:38

Je veux juste témoigner d'un vécu au sujet de ces enfants d'immigrés.

Durant des années (1976-2000), je suis allée auprès des familles immigrées de culture et de religion musulmane pour apprendre le français aux enfants et aux femmes.

Ces femmes qui vivaient en France depuis des années ne parlaient pas un mot de français parce qu'il fallait respecter leur culture. Comment se traduisait concrètement ce respect de la culture? Par le fait qu'il était admis par les politiques (maires, élus, etc...)que les femmes immigrées ne devaient pas se mélanger aux hommes sur les dispositifs d'apprentissage du français. La France confortait à grande échelle le comportement machiste de ces messieurs de culture et de religion musulmane.
Leurs maris refusaient que leur femme sortent de chez elle et les institutions française non seulement n'ont rien dit mais elles ont amplifié ce phénomène pour avoir la paix dans les quartiers dit difficiles. Des actions étaient organisées donc à domicile ou bien uniquement pour les femmes. Ces messieurs pouvaient être rassurés.
Maintenant ils comprennent que cette politique (qui ne date pas d'hier) au lieu de les aider à s'intégrer elle les a écartés de la vie politique.

Dans ces familles j'ai pu constater qu'un gamin de 5 ans avait plus de pouvoir et de droit que sa mère et que ses soeurs. Résultat quand ce gamin allait à l'école il avait beaucoup difficulté car il ne comprenait pas pourquoi la "maitresse" ne faisait pas ses volontés. Une femme qui refusait de se plier devant un jeune coq de 5 ans ne peut-être que méprisable.

Imaginer 5 ou 6 gamins ayant ce profil dans une classe de maternelle, l'institutrice avait particulièrement du mal car elle se trouvait confronté à une hostilité des gamins qu'elle ne pouvait pas gérer "seule".
L'école n'a pas levé le petit doigt pour lutter contre ce fléau, bien au contraire, elle en a rajouté une couche en se servant des enseignants comme bouc émissaire. La casse de l'école était en marche.

Après la maternelle, c'est le primaire, ces gamins n'étant pas préparer à recevoir un enseignement (pré-requis minimum savoir différer ses désirs, se contrôler, maîtriser son comportement pour vivre en classe) cet enseignement ne pouvait que les ennuyé ayant par ailleurs comme modèle des plus grands qu'eux qui jouaient au caïd dans la cité. Au collège et au lycée les choses ne s'arrangent pas, on trouve un concentré de jeunes qui ne supportent pas la moindre contradiction, la moindre frustration, ou le moindre règlement.

Il est plus facile pour l'état d'accuser "le pédagogisme" ou les enseignants que d'expliquer que l'"échec scolaire" c'est d'abord la responsabilité des institutions de l'état, d'un choix politique lié à la société que la classe dominante met en place. Quand la première des valeurs est le fric, l'inégalité homme/femme n'est pas une priorité, l'instruction des jeunes est un "coût" et non plus un investissement pour l'avenir.
Dans ces cités ghettos le commerce parallèle devient une nécessité voir une obligation (père au chômage, mère qui ne peut pas travailler, jeunes voulant les dernières marques à la mode, payer le loyer et les factures) pour toute cette jeunesse que l'état a systématiquement enfoncé dans la délinquance depuis la maternelle.
Combien de fois ai-je entendu les assistantes sociales dire qu'elles savaient parfaitement que un tel ou un tel payait le loyer avec le l'argent pas propre mais elles fermaient les yeux car elles n'avaient plus la possibilité d'aider ces familles, les caisses de la CAF étaient vides soit disant.

Dès l'instant où la France a choisit l'économie de marché, l'école est devenue un lieu de sélection qui permet de stigmatiser sans remettre en question les inégalités économiques et sociales. Tout se passe comme si l'échec scolaire était quelque chose de naturelle alors que si on prend la peine de réfléchir, il est facile de constater que c'est planifier. Les enseignants ont mis du temps à comprendre qu'ils étaient "le moyen" pour l'état de dévaloriser l'instruction. Pour ma part, dès que je m'en suis rendue compte j'ai cessé d'aller comme bénévole auprès de ces femmes de culture musulmane car je ne voulais en aucun cas cautionner cette politique. De plus je voyais des gamines être obligées de porter le voile parce que ces messieurs l'exigeaient (quoiqu'en disent les jeunes filles) alors qu'elles ne l'avaient jamais porté du fait qu'elles étaient nées en France et scolarisées en France.

"Le jour de la jupe" n'est qu'un concentré d'une politique mis en place depuis plus 20 ans maintenant et qui permet à nos élites politiques (gauche et droite) de venir baver dans les médias et se servir de la violence (créée de toute pièce) comme moyen démagogique pour se faire élire par le bon petit peuple qui a peur.

Le nain est aux manettes du pouvoir depuis combien d'années?Il a été ministre de l'économie puis ministre de l'intérieur et que je sache "cette violence" pour le moment ne lui a pas mal réussi. Ce n'est donc pas demain que les choses s'arrangeront pour tous ces jeunes (de culture musulmane ou non) qui n'ont plus d'avenir.
Il est nécessaire pour nos élites en tout genre de transposer sur l'ethnie, sur la civilisation, sur la religion les problèmes provoqués par l'idéologie de l'économie de marché: pauvreté, chômage, manque de logement, casse des services publics.

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Message  Biréli Lun 30 Mar - 9:36

Votre témoignage est intéressant Mada, mais je ne vous suis pas quand vous mettez tout sur le dos de l'Etat. L'Etat, c'est nous, en l'occurence, puisque nous sommes dans une démocratie. Au cours du vingtième siècle, la France a eu son lot d'immigrés polonais, italiens, portugais, etc... Bien souvent, ils ne parlaient pas un mot de français quand ils sont arrivés dans notre pays. Leurs enfants ont été scolarisés, ils se sont adaptés immédiatement sans foutre le bordel en classe et se sont fondus avec l'ensemble de notre population. Leurs petits enfants, itou...
Les immigrés de la seconde ou troisième génération d'origine nord africaine ou sub saharienne ont plus de difficultés à s'intégrer. Je ne pense pas que ce soit l'extrême gauche qui préconise l'ouverture totale de nos frontières sans aucun contrôle la mieux qualifiée pour régler ce problème.

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Le jour de la jupe Empty Mais quel culot!

Message  borbo Lun 30 Mar - 9:54

L'esprit semble revenir aux gens de gauche, ceux qu'il y a encore quelques temps, clamaient haut et fort, avec toute la bonne conscience que donne la certitude de parler avec le coeur, qu'imposer la culture nationale aux immigrés c'était les coloniser une deuxième fois, c'était de l'impérialisme culturel.
Toute la dialectique gauchiste y passait :
"Touche pas à mon pote", "Le droit à la différence"" "Toutes les cultures se valent", etc...
Autant de slogans scandaleusement démagos, dont les nouveaux venus se sont servis pour justifier leur isolement culturel.
En effet selon ces humanistes, de quel droit imposerait-on une culture, alors que l'on défend becs et griffes le relativisme culturel suivant en cela Levi-Stauss pour donner une coloration intellectuelle à leurs certitudes?
Il fallait, selon eux, pour valoriser les racines des nouveaux venus faire apprendre dans nos classes l'histoire des zaïrois ou des congolais.
En quoi, toujours selon eux, notre culture serait-elle supérieure à celle des Bantous, en oubliant de dire toutefois que ces bantous étaient désormais sur le territoire des Français et qu'à ce titre ils devenaient aussi des citoyens français.
Désormais, fait nouveau, les Français de souche sont responsables de leur Histoire et doivent rendre gorge, c'est un peu ce que l'on a vu aux antilles récemment.
Notre Histoire est jalonnée de méfaits, esclavagisme, colonisation, capitalisme, etc, elle est honteuse.
Mais comment, à ce jeu, un même individu peut-il être à la fois l'affreux colonisateur, que l'on somme de se repentir, et le colonisé en droit de réclamer réparation.
On a fait des nouveaux venus des schizophrènes en puissance, incapables d'assumer cette écartèlement intellectuel.
A ce jeu on oubliait de façon sélective, que les français d'origine espagnole ou italienne avaient eux aussi subi les méfaits de Napoléon et à ce titre pouvaient eux aussi prétendre à indemnités.
On a fait du racisme à l'envers.
La Gauche a pourri l'Ecole, elle a pourri aussi le débat sur l'immigration en confondant l'Histoire de France et l'histoire des français et aujourd'hui elle a encore le culot de vouloir donner des leçons.
Incroyable impudence!
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Message  Biréli Lun 30 Mar - 10:13

borbo a écrit:La Gauche a pourri l'Ecole, elle a pourri aussi le débat sur l'immigration en confondant l'Histoire de France et l'histoire des français et aujourd'hui elle a encore le culot de vouloir donner des leçons.
Incroyable impudence!
Votre militantisme de droite vous égare Saint-Lazare !!! Qui a favorisé l'immigration massive nord africaine et sub saharienne dans notre pays ? Debré, Pompidou, Messmer.. Qui a instauré le regroupement familial ? Giscard d'Estaing ? Les ministres de l'Education nationale de 1958 à 1981, de 1986 à 1988, de 1993 à 1995, de 2002 à 2009 n'étaient (ou ne sont pas) de gauche. Votre argumentation me semble un p'tit peu spécieuse Borbo...

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Message  Biréli Lun 30 Mar - 10:15

Qui a dit "Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance" ???

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Le jour de la jupe Empty Birelli. Vous avez dit : Mauvaise foi!

Message  borbo Lun 30 Mar - 12:23

Vous savez très bien que la Gauche ne s'est jamais opposée à ces mesures, parce que, selon elle, elles allaient dans le sens de plus d'humanité, et la Droite mercantile, c'est vrai, y a vu son intérêt, notamment dans l'acquisition d'une main d'oeuvre nombreuse et docile.
Mais il n'en fut pas autrement avec les Italiens et autres ouvriers d'Europe de l'Est qui venaient avec leurs familles gagner leur croûte. Il en fut ainsi de ma famille.
Il en fut ainsi aussi du regroupement familial, comme il en fut du Collège unique de Haby revendiqué aujourd'hui par la Gauche...

Ce que je repproche à la Gauche c'est d'avoir développé et entretenu une mauvaise conscience chez nos citoyens, rendant problématique l'intégration africaine notamment.
Difficulté que l'on renvoie aujourd'hui vers la religion islamique qui en serait la cause.
C'est faux, lorsqu'il est plus facile de rester entre soi que de s'intégrer à la masse, ceci au prix d'une iinévitable déculturation, on ne s'intégre pas parce que cela coûte.
Lorsque l'on vout rabâche à longueur de journée qu'il ne faut surtout pas perdre son identité culturelle, aussi archaïque soit-elle car elle nous enrichit. Maître mot dans le langage du politiquement correct.
Les Italiens les espagnols les polonais et autres se sont intégrés dans un climat difficile pour eux. Il était alors plus avantageux de s'intégrer. Ils l'ont fait.
Si nous avions entretenu à leur égard une compassion larmoyante, une dette supposée permanente à leur endroit un discours masochiste, une école à plusieurs vitesses qui les aurait ostracisé plus qu'autre chose, parions que ces italiens ou polonais seraient encore cantonnés à chanter la messe en latin, dans des quartiers ghettos comme à New-York jusqu'a il y a peu, et leurs femmes porteraient des fichus noirs à la sortie de l'église.
C'est dans notre capacité à intégrer que la Gauche a pourri toutes nos chances d'avoir une société métissée, qui alors, de fait, ce serait enrichie de tous.
Si les immigrés deviennent insolubles dans notre culture c'est en grande partie grâce à la Gauche.
Il serait temps de faire une introspection sérieuse pour qu'elle redevienne crédible
borbo
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Le jour de la jupe Empty LES GROS DISTRBUTEURS " OUBLIENT " LA BANLIEUE "

Message  Sylvie Lun 30 Mar - 12:43

un extrait du " Bondy blog "

« La journée de la jupe » : le film que la banlieue ne verra pas
Lundi 30/03/2009 | Posté par Inès El laboudy

On est très loin d’« Entre les murs » : impossible de voir Sonia, la prof qui pète les plombs interprétée par Adjani, ailleurs que dans un petit cinoche parisien. Inès et sa copine black du 93 en ont pris plein les yeux.

Une semaine après avoir été diffusé sur Arte, « La journée de la jupe » de J.P. Lilienfeld est au cinéma. Pas de pot, la banlieue n’en veut pas! Ni les grands noms comme UGC, Pathé ou encore Gaumont. Après maintes recherches sur le net, je déniche un petit cinéma qui le diffuse à Montparnasse. Je m’y rends accompagnée d’une amie black. C’est la seule « fille de banlieue » (comme moi) que je connaisse qui ait accepté de voir ce film. Pour les autres, une place de ciné pour un film français déjà diffusé sur Arte ne vaut pas la peine d’être payée.

Nous entrons dans la toute petite salle deux minutes avant le début de la séance. Bizarre, nous sommes les seules jeunes, et surtout les seules personnes pas comme les autres quant à nos apparences et nos origines, ma copine donc, et moi, arabe. La tranche d’âge des spectateurs présents se situe entre 40-65 ans. Du monde nous regarde, nous trouvons deux places au dernier rang. Le film commence. Le visage d’Isabelle Adjani apparaît dans une atmosphère rougeâtre. D’emblé, le contexte est posé : une classe difficile, où l’on s’insulte, se bouscule, se frappe, filles comme garçons

Tout le film va se dérouler dans la salle de classe de ce collège très chaud de banlieue. Le suspense est grand. La prof interprétée par Adjani semble épuisée, dépassée par sa classe qui ne la respecte pas. Les menaces contre elle s’accumulent. Les élèves n’ont aucun respect du matériel ni de la prof. On se dit « c’est toujours pareil, les profs sont victimes d’injures en banlieue c’est du déjà vu ». Mais là, non.

Le rebondissement survient quand Sonia de Bergerac, la prof, retourne sa veste. Dans la salle les gens sont étonnés : « Oooh. Elle n’oserait pas ! » Que si ! Elle prend sa classe en otage avec une arme à feu qui tombe du sac d’un de ses élèves. Pétage de plomb. Le film s’articule autour de trois axes : le rapport filles-garçons, la religion et le sexe. On y voit des garçons incapables de s’assoir à côté des filles. Des garçons et des filles qui n’ont que les mots religion et virginité à la bouche mais qui se mentent à eux-mêmes : l’un ne parle pas arabe, l’autre ne sait pas faire sa prière ; une fille se dit vierge mais a en réalité été victime de viol à répétition par les potes d’un de ses camarade de classe, qui lui, filmait tout ça.

La prof est accusé « d’allumer » les élèves en portant des jupes (elles lui arrivent au dessous du genou, pourtant). Un des professeurs annonce clairement que lui, pour capter toute l’attention de ses élèves, se balade avec un Coran dans sa mallette. Dès qu’un jeune refuse une chose sous prétexte que c’est le Coran qui le dit, le prof le contredit aussitôt en ouvrant le livre sacré et en lui lisant les passages auxquels l’élève croit se référer. Se placer au niveau de la religion lui vaut un respect total.

Je me demandais, avant d’aller voir le film, ce que son titre avait à voir avec l’histoire. Je le comprends au moment ou Sonia demande à ce qu’une journée de la jupe soit imposée dans l’année : toutes les filles en porteraient une ce jour-là. La fin est tragique, mais à l’enterrement de Sonia, ces filles qui se disaient incapables d’en revêtir une en portent toutes.

Générique de fin, les spectateurs se lèvent. Un homme me regarde et dit en rigolant: « On devrait faire payer l’entrée plus chère aux femmes qui ne portent pas de jupes ! » Les gens parles du film : « Il était super, je ne m’attendais pas à cette fin-là. – La pauvre, elle en est morte. – Des élèves comme-ça, moi, je les vire ! »

Une fois sortie, je demande à mon amie ce qu’elle a pensé de « La journée de la jupe », ce qui l’a gênée ou lui a plu : « Déjà, dit-elle, pour un film français, il est réussi. Tout est clair et le suspense est total. Par contre, la banlieue, c’est certes risqué mais pas à ce point-là. C’est un peu abusé. Cela dit, tout y est : les jeunes croient connaître l’islam mais ils sont en réalité perdus. Jamais je ne me serais dit que la prof était arabe. Elle s’accuse de la mort d’un de ses élèves pour protéger le tueur. Et se tue ensuite. Quel courage. Isabelle Adjani à parfaitement joué son rôle. On avait l’impression que c’était réel !

» En tant que banlieusarde, ajoute-t-elle, je me demande si en province ou à Paris même, il existe des élèves non respectueux. En réalité, le problème vient du fait qu’un jeune de banlieue issu d’une famille d’immigrés n’aura pas, dans bien des cas, le soutien nécessaire et l’encadrement suffisant à sa bonne éducation. Bref, tous les problème de banlieue sont abordés dans ce film. Il est super. »

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Message  Biréli Lun 30 Mar - 13:56

borbo a écrit:Ce que je repproche à la Gauche c'est d'avoir développé et entretenu une mauvaise conscience chez nos citoyens, rendant problématique l'intégration africaine notamment.
Jacques Chirac & Nicolas Sarkozy sont-ils de gauche ?
http://www.afrik.com/article11718.html

Nicolas Sarkozy, nouvellement élu président de la République française, rêvait sans doute meilleure occasion pour sa première apparition en public avec Jacques Chirac que la commémoration de l’abolition de l’esclavage. Mais le chef de l’Etat en fonction a instamment souhaité sa présence à ses côtés, ce jeudi 10 mai au Jardin du Luxembourg, pour présider la cérémonie et inaugurer une sculpture représentant les maillons d’une chaîne brisée.

Contrairement à Jacques Chirac, qui a voulu faire du « devoir de mémoire » un axe fort de ses deux mandatures, Nicolas Sarkozy paraît, de prime abord, bien moins tenté que lui de regarder les blessures du passé. En effet, en abordant les questions de l’esclavage et de la colonisation, qui sont loin d’être les pages les plus glorieuses de l’Histoire de France, il est difficile de faire l’économie des débats sur la repentance et les réparations. Or, Nicolas Sarkozy a maintes fois dénoncé « la mode exécrable » de la « repentance » qui « exige des fils qu’ils expient les fautes supposées de leurs pères et de leurs aïeux ». Ainsi, à peine élu, le 6 mai dernier, dans son discours à la Salle Gaveau il déclarait que pour « rendre aux Français la fierté d’être Français », il voulait « en finir avec la repentance qui est une forme de haine de soi, et la concurrence des mémoires qui nourrit la haine des autres. »

Cependant, le combat que mènent les fils et filles de colonisés, aujourd’hui citoyens français, pour que l’histoire de leurs parents soit connue, respectée et enseignée dans l’Hexagone semble loin d’être arrivé à son terme. Car derrière lui se cache un enjeu fondamental : celui de leur place et de leur dignité au sein de la République. Ainsi, nombre des descendants de ceux qui ont souffert la traite et l’esclavage – Antillais, Guyanais, Réunionnais – estiment que l’adoption par le Président de la République, en janvier 2006, du 10 mai en tant que « Journée nationale de commémoration de l’abolition de l’esclavage et de la traite négrière » est un geste insuffisant. Plusieurs dizaines d’associations regroupées autour du Comité Marche du 23 mai 1998 (CM98) demandent que le 23 mai soit adopté au titre de « Journée nationale des victimes de l’esclavage ». Un esprit léger et superficiel ne verrait sans doute pas la différence entre le 10 et le 23 mai. Pourtant, elle est de taille.

Nicolas Sarkozy a promis d’« inscrire dans l’Histoire » la date du 23 mai

En effet, dans la revendication du 23 mai [1], c’est le souvenir des esclaves, les victimes, qui est mis en avant et que l’on demande d’honorer. Tandis que dans la date du 10 mai [2], c’est la grandeur et la générosité du législateur français qui a aboli l’esclavage en 1848 et reconnu qu’il s’agissait d’un crime contre l’humanité en 2001 qui sont portés aux nues. La France peut-elle se vanter d’avoir aboli un système qu’elle a elle-même institué ? Serait-il censé de privilégier la mémoire des libérateurs soviétiques et américains des camps nazis – quelque soit leur mérite –, par rapport à celle des victimes de la Shoah ? N’y a-t-il pas moyen d’aborder ces questions sans crier au loup, à la concurrence des mémoires ? Vaste débat…

Toujours est-il qu’en dépit de l’appréhension que lui procure ces sujets, Nicolas Sarkozy, au cours de sa campagne électorale, s’est rendu compte que la revendication du 23 mai était extrêmement populaire chez les personnes originaires de l’Outre-mer vivant en Métropole. Soucieux de répondre à leurs attentes et de gagner leurs voix, il a organisé un meeting le samedi 31 mars 2007, à l’Hôtel Méridien Montparnasse, à Paris, au cours duquel il leur a affirmé que « le devoir de mémoire est, à [ses] yeux, important. Il permet de construire l’avenir sur de nouvelles bases. » Puis, après avoir salué l’initiative de Jacques Chirac instituant le 10 mai, il a déclaré : « je sais qu’il y a d’autres dates importantes pour les domiens de métropole concernant la mémoire de l’esclavage, comme par exemple celle du 23 mai. Je saurai, le moment venu, faire inscrire dans l’Histoire ces dates importantes. » Simple promesse électorale sans lendemain ou engagement d’un homme qui aime à répéter qu’il fait ce qu’il dit ? L’avenir le dira.

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Message  mada Lun 30 Mar - 15:29

Biréli a écrit:Votre témoignage est intéressant Mada, mais je ne vous suis pas quand vous mettez tout sur le dos de l'Etat. L'Etat, c'est nous, en l'occurence, puisque nous sommes dans une démocratie. Au cours du vingtième siècle, la France a eu son lot d'immigrés polonais, italiens, portugais, etc... Bien souvent, ils ne parlaient pas un mot de français quand ils sont arrivés dans notre pays. Leurs enfants ont été scolarisés, ils se sont adaptés immédiatement sans foutre le bordel en classe et se sont fondus avec l'ensemble de notre population. Leurs petits enfants, itou...
Les immigrés de la seconde ou troisième génération d'origine nord africaine ou sub saharienne ont plus de difficultés à s'intégrer. Je ne pense pas que ce soit l'extrême gauche qui préconise l'ouverture totale de nos frontières sans aucun contrôle la mieux qualifiée pour régler ce problème.

En Lorraine et même dans le Nord, les anciens italiens et polonais pourraient vous raconter que leur intégration ne s'est pas faite facilement. Il a fallu la troisième génération (née à partir des années 70) pour que cessent les discriminations, les vexations, les bagarres de rue entre les communautés. Je vous recommande de lire l'histoire de l'immigration en France pour vous rendre compte combien on a enjolivé les mémoires et faire la part de la propagande pour en rajouter sur les maghrébins.
Enfant d'immigré et née après la guerre, j'ai eu ma part de "racisme" bien qu'ayant la peau blanche et les cheveux raides.

Pour les maghrébins,il y a en plus (les institutions sont racistes pas les français) un problème de fond, celui des anciennes colonies, celui des patrons qui ont fait venir par bateaux et par tains des hommes pour faire tourner les machines de Renault, Peugeot et compagnie, le B T P. Et il y a eu dès le départ un mal entendu. Ces hommes venaient en espérant repartir mais V Giscar d'Estaing a permis le regroupement familiale, les hommes ont fait venir leur famille et cet espoir de repartir est tombé dans les oubliettes. Ensuite la politique qui a été menée n'a pas été une politique d'intégration mais un va comme je te pousse. Il fallait trouvé des boucs émissaires pour justifier la pression des salaires et le chômage de masse, le racisme, la violence a détourné l'attention des vrais problèmes. Aujourd'hui, immigrés et français de souche sont traités de la même façon c'est à dire avec beaucoup de mépris de la part de nos élites. (de gauche ou de droite)

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Message  mada Lun 30 Mar - 15:45

Je ne suis pas d'accord avec vous. Beaucoup de maghrébins souhaitent s'intégrer mais les institutions françaises (gauche et droite) n'ont pas voulu.

Combien de jeunes des cités ont d'excellentes moyennes au collège et pourtant ils ont été orientés vers des métiers manuels qu'ils ne souhaitaient pas faire car ils avaient envie de faire des études et pouvaient prétendre à des bourses. l'institution scolaire a freiné des deux pieds pour permettre à ces jeunes de sortir de leur cité. J'en parle en connaissance de cause. Des jeunes avec 16 sur 20 de moyenne au collège ont dirigés dans un lycée professionnelle. Quand le gamin prend conscience à 18 ou 20 ans de cette injustice, il a la rage et il en fait profiter le plus de monde possible. Effectivement pourquoi avoir de bonnes quand on habite certains quartier puisque les bonnes filières ne sont pas accessibles pour eux. A ce niveau, les enseignants n'ont pas été au top.

Que faut-il qu'ils fassent de plus tous ces jeunes ?

On commence à s'apercevoir que depuis 20 ans peu de jeunes de couleurs (pas forcément africains) ou de jeunes maghrébins sont accueillis dans des assos, des partis politique ou des syndicats. Ils ont le même problème que les femmes, le plafond de verre.

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Message  Biréli Lun 30 Mar - 17:49

mada a écrit: Des jeunes avec 16 sur 20 de moyenne au collège ont dirigés dans un lycée professionnelle.
Oh là ! Vous êtes sûre de ce que vous affirmez ? Avec une moyenne générale de 16/20 en collège, ça m'étonnerait quand même qu'on incite les élèves à faire des métiers manuels qu'ils ne souhaitent pas. J'ai vu quelques reportages où on nous montrait des (plus très) jeunes issus de l'immigration nord africaine et d'Afrique sub saharienne qui avaient fait des études supérieures et avaient trouvé des jobs intéressants (parfois en s'expatriant, s'est vrai, mais c'est valable aussi pour les autres). Ce qui était frappant c'était l'attitude de leurs parents qui avaient parfaitement élevé leurs rejetons en les empêchant d'aller faire les cons dehors et en suivant leurs études (même s'ils ne parlaient pas très bien notre langue).

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Message  ecolo1 Jeu 2 Avr - 12:10

D'accord avec birelli. des jeunes, maghrebins ou pas qui ont un 16 de moyenne ne se retrouvent pas en filière pro, à moins que ce ne soit de leur propre volonté. Tous les élèves issus de l'immigration ne sont pas tous des "angelots" qui "s'intègrent" - mot complètement idiot -. Si vous connaissiez un peu les collèges ZEP, et leurs anciennes classes de CPA et CPPN vous comprendriez que vous marchez un peu à côté de la plaque. Des profs qui ont peur jusqu'à faire leurs cours près de la porte, il y en a ! Ne pas réagir contre ces "fouteurs de merde" que sont ces jeunes qui n'ont rien à faire de l'école - sinon qu'à la casser - c'est faire le jeu de ces vendeurs de l'Islam qui est en passe de tout nous pourrir. Je suis profondément laïque, et je respecte toutes les religions (même la catho, c'est dire !) mais il faudrait aussi que les jeunes musulmans (pas tous heureusement) respectent aussi la laïcité, base de notre République. Et pour les avoir entendu, ce n'est pas le cas, et il n'y a aucune sanction de prise. J'irai même plus loin, la pédagogie , en certains endroits est une faillite totale, elle est inefficace. Encore faut-il savoir l'appliquer, et ce n'est malheureusement pas le cas de tous les profs. Pas toujours d'accord avec Riposte Laïque, qui par moment s'adonne au populisme ambiant, je reconnais qu'ils ont quelques raisons d'en avoir marre !
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Message  mada Jeu 2 Avr - 22:30

Biréli a écrit:
mada a écrit: Des jeunes avec 16 sur 20 de moyenne au collège ont dirigés dans un lycée professionnelle.
Oh là ! Vous êtes sûre de ce que vous affirmez ? Avec une moyenne générale de 16/20 en collège, ça m'étonnerait quand même qu'on incite les élèves à faire des métiers manuels qu'ils ne souhaitent pas. J'ai vu quelques reportages où on nous montrait des (plus très) jeunes issus de l'immigration nord africaine et d'Afrique sub saharienne qui avaient fait des études supérieures et avaient trouvé des jobs intéressants (parfois en s'expatriant, s'est vrai, mais c'est valable aussi pour les autres). Ce qui était frappant c'était l'attitude de leurs parents qui avaient parfaitement élevé leurs rejetons en les empêchant d'aller faire les cons dehors et en suivant leurs études (même s'ils ne parlaient pas très bien notre langue).

Oui, je suis sûre de ce que j'affirme pour l'avoir constater par moi même. Maintenant, la Lorraine ce n'est pas toute la France, ailleurs c'était autrement et peut-être que ce type d'orientation a diminué, voire cessé à présent.
En attendant, quand ces jeunes réalisent ce qu'ils leur aient arrivé, ils ont la rage, je les comprends.

L'échec scolaire n'est pas du à l'enfant mais aux adultes qui l'entourent. Ceci est vrai pour les enfants d'immigrés comme pour les enfants de souche française.

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Message  mada Jeu 2 Avr - 22:51

ecolo1 a écrit:D'accord avec birelli. des jeunes, maghrebins ou pas qui ont un 16 de moyenne ne se retrouvent pas en filière pro, à moins que ce ne soit de leur propre volonté. Tous les élèves issus de l'immigration ne sont pas tous des "angelots" qui "s'intègrent" - mot complètement idiot -. Si vous connaissiez un peu les collèges ZEP, et leurs anciennes classes de CPA et CPPN vous comprendriez que vous marchez un peu à côté de la plaque. Des profs qui ont peur jusqu'à faire leurs cours près de la porte, il y en a ! Ne pas réagir contre ces "fouteurs de merde" que sont ces jeunes qui n'ont rien à faire de l'école - sinon qu'à la casser - c'est faire le jeu de ces vendeurs de l'Islam qui est en passe de tout nous pourrir. Je suis profondément laïque, et je respecte toutes les religions (même la catho, c'est dire !) mais il faudrait aussi que les jeunes musulmans (pas tous heureusement) respectent aussi la laïcité, base de notre République. Et pour les avoir entendu, ce n'est pas le cas, et il n'y a aucune sanction de prise. J'irai même plus loin, la pédagogie , en certains endroits est une faillite totale, elle est inefficace. Encore faut-il savoir l'appliquer, et ce n'est malheureusement pas le cas de tous les profs. Pas toujours d'accord avec Riposte Laïque, qui par moment s'adonne au populisme ambiant, je reconnais qu'ils ont quelques raisons d'en avoir marre !

Il y aurait une question à se poser: pourquoi dès la primaire dans les années 50 on nous enseignait ce qu'était la laïcité, la république, la Marseillaise, etc... et aujourd'hui un gamin de 15-16 ignore même que le pays dans lequel il vit est une république. C'est triste mais c'est comme ça. Je me suis occupée de jeunes de 18 à 20 ans dans le cadre d'une action d'insertion professionnelle d'octobre 2008 à mars 2009. Sur les 12 jeunes, 11 étaient de souche française, aucun n'a su me dire sous quel régime politique était leur pays, ce que signifiait le mot "laïcité", à quoi servait l'assemblée nationale, bref, ils savaient moins que rien sauf jouer avec leur portable du matin jusqu'au soir. Ils sont tous en situation d'illettrisme mais au lieu de se donner les moyens pour combler leurs lacunes ils préfèrent fuir la réalité en jouant avec leur portable. Quand je l'ai compris je n'ai plus eu de problème de discipline mais le problème de fond n'était pas régler pour autant.

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Message  ecolo1 Ven 3 Avr - 10:29

Mada, les jeunes de 18 à 20 ans dont on s'occupe en réinsertion professionnelle sont la plupart des jeunes en situation d'échec scolaire ! Ne leur demandez pas ce qu'est une république, ils ne le sauront pas.
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Message  Biréli Ven 3 Avr - 14:19

Un avis différent.

http://www.rue89.com/2009/04/02/la-journee-de-la-jupe-la-triple-imposture

TRIBUNE
"La Journée de la jupe", la triple imposture

Par Bernard Girard | Enseignant blogueur | 02/04/2009 | 15H30

Molière, une enseignante, une femme d'un côté, de l'autre des élèves, des jeunes, des Arabes, des Noirs. Un film peut-être nourri au départ des meilleures intentions mais qui, à trop forcer le trait, tourne à l'imposture.

Imposture éducative d'abord. En reprenant le thème éculé de la culture classique, du savoir, qui auraient démissionné devant les hordes de barbares qui peuplent les collèges, le réalisateur montre une très grande ignorance de la réalité et des pratiques scolaires.

Comme le rappelle judicieusement un enseignant exerçant en éducation prioritaire, Molière est l'auteur les plus étudié en collège, souvent -malgré la difficulté de la langue et un contexte historique éloigné du nôtre- avec profit.

Que certaines classes soient résolument rétives à cet aspect des programmes n'autorise pas à jeter l'opprobre sur l'ensemble du système, ni, surtout, à implorer le retour à une école mythique, quand les élèves savaient rester à leur place, écoutant sans broncher la parole du maître.

Pas davantage qu'elle aurait renoncé à enseigner l'histoire, les sciences, les mathématiques, l'école d'aujourd'hui n'a jamais démissionné devant les savoirs ni devant les élèves. Seule a changé peut-être - mais ce n'est pas certain, compte tenu du conservatisme de l'institution scolaire - la façon de considérer les apprentissages.

Et après tout, si dans le film, Molière a autant de mal à passer, c'est peut-être aussi parce que la prof s'y prend mal, qu'elle manque de… pédagogie, tout simplement. Lorsque le réalisateur Jean-Paul Lilienfeld affirme qu'il faut « remettre le professeur au centre de l'école, pas l'élève », prenant ainsi le contrepied de la loi d'orientation de 1989 qui prônait de placer « l'élève au centre », il s'inscrit résolument dans la rhétorique réactionnaire des nostalgiques de l'école du passé, qui, d'ailleurs, lui font un triomphe. Lilienfeld semble bien avoir choisi un camp contre l'autre.

Un attribut qui fut longtemps le signe de l'oppression des femmes

Imposture, également, avec ce thème de la jupe symbole de la liberté de la femme. On a sans doute oublié qu'il n'y a pas si longtemps, le port du pantalon était interdit aux jeunes filles, cette interdiction étant vécue par les intéressées comme une forme d'oppression, dans un contexte où la mixité n'avait pas encore gagné la partie et où la séparation des sexes était considérée comme le gage d'une bonne moralité.

S'il n'est pas acceptable que l'affirmation de leur féminité par des enseignantes ou par des élèves donnent lieu à des brimades, à des pratiques de harcèlement, n'est-il pas tout autant ridicule de faire passer pour un emblème de libération un attribut vestimentaire qui fut pendant longtemps le signe de l'oppression des femmes ?

De nos jours, la séparation des sexes à l'école a retrouvé des partisans, de même d'ailleurs que l'uniforme scolaire. Il n'est peut-être pas inutile de rappeler aux plus jeunes que des femmes se sont battues pour obtenir le droit de se vêtir librement, de troquer la jupe pour le pantalon et qu'en conséquence, il y a tout lieu de se méfier de la récupération que ne manqueront pas de faire de « La Journée de la jupe » ceux qui n'ont jamais accepté la mixité ni la liberté des femmes.

Imposture, enfin, dans le choix par le réalisateur d'une classe de collège où dominent les élèves à la peau brune.

Une profonde impression de malaise

On dira sans doute, et cela est vrai, que les scènes vues dans ce film existent bel et bien, ne sont pas inventées mais il faudra quand même qu'on nous explique pourquoi un film censé dénoncer l'intolérance et le sexisme dans les établissements scolaires montre presque exclusivement des Noirs et des Arabes, alors que les établissements scolaires sont fréquentés très majoritairement par des blancs ? Des blancs qu'on ne voit jamais dans des films censés dénoncer l'intolérance ou le sexisme…

Un film sur le machisme, le sexisme, la bêtise et l'intolérance, on pouvait en tourner partout dans de petits collèges ruraux de la France profonde, dans les lycées des beaux quartiers, privés ou non, dans les grandes écoles.

Pourquoi a-t-il fallu que Lilienfeld plante sa caméra là où il n'y a que des Noirs et des Arabes ? Pourquoi, lorsque l'on veut montrer la violence et l'intolérance, ne montre-t-on jamais que les Arabes et les Noirs ? Parce que les Arabes et les Noirs seraient culturellement ou génétiquement violents et intolérants ?

Que « La Journée de la jupe » soit encensée par l'extrême droite n'est pas le fait du hasard ; on y retrouve avec le thème d'une immigration inassimilée et inassimilable les « évidences » martelées par Le Pen depuis un demi-siècle.

Quoique le réalisateur s'en défende, ce film, avec tous ses sous-entendus, sur l'école, sur les jeunes, sur l'immigration, laisse une profonde impression de malaise.

A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89
► "Journée de la jupe" : Adjani et "l'acculturisme" de la banlieue
► Banlieue: les leçons oubliées de l'automne 2005
Ailleurs sur le Web
► "La Journée de la jupe" sur le blog de Jean-Paul Brighelli
► Le Bourgeois Gentilhomme en ZEP, bien sûr ! sur Lecafépédagogique.net
► "La Journée de la jupe" : un SOS pour l’école française sur Afrik.com

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Message  mamba Ven 3 Avr - 14:58

Très bon dans l'ensemble, avec quelques bons commentaires également.
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