De quoi Sarkozy est-il le nom ?
3 participants
De quoi Sarkozy est-il le nom ?
C'est un ouvrage d'Alain Badiou.
Si vous pensez que BHL est un philosophe, cet ouvrage n'est pas fait pour vous. Les autres trouveront surement de l'intérêt à regarder la vidéo correspondant au lien ci-dessous et liront peut-être son livre.
www.dailymotion.com/video/x3g4kl_csoj-alain-badiou_news - 57k -
Si vous pensez que BHL est un philosophe, cet ouvrage n'est pas fait pour vous. Les autres trouveront surement de l'intérêt à regarder la vidéo correspondant au lien ci-dessous et liront peut-être son livre.
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Laulau- Messages : 1238
Date d'inscription : 29/10/2007
Localisation : Marseille
J'ai écouté
Je crains que ce Monsieur Badiou manque un brin d'objectivité.
In Wikipédia.
Mais Badiou est aussi un militant. Militant politique : il a été l'un des dirigeants du maoïsme français (militant à l'UCFML) comme d'autres normaliens célèbres (Benny Lévy, le linguiste Jean-Claude Milner, les lacaniens Jacques-Alain Miller et Gérard Miller, qui, eux, militaient à la Gauche Prolétarienne etc.), et il ne renie rien ou presque de cet héritage. Ce militantisme s'inscrit dans sa philosophie, comme on peut le voir dans plusieurs de ses ouvrages récents : L'éthique, la série des Circonstances (I, II et III) [2]), qui parlent du terrorisme ou de l'élection française de 2002, dernièrement Le Siècle et, comme suite de L'être et l'événement, Logiques des mondes le 9 mars 2006.
Abandonnant pour part, sinon la rigueur, du moins la précision, le détail et le souci de l'argumentation démonstrative qu'exige la philosophie universitaire, Badiou montre cependant des qualités de synthèse et d'originalité dans ses analyses qui épousent une certaine force de conviction. C'est un excellent historien des idées, capable de résumer l'esprit d'une époque par quelques thèses ou concepts (à supposer que l'esprit d'une époque soit autre chose qu'un cliché de notre époque); par ailleurs, Badiou est convaincu que la philosophie doit parler de son temps et, comme la plupart des penseurs continentaux de sa génération, il combat l'idée selon laquelle les problèmes philosophiques sont des questions éternelles, posées de tout temps par tout le monde d'une manière analogue. Enfin, fidèle, il est un des seuls à soutenir et à argumenter des thèses aujourd'hui iconoclastes : refus de l'humanisme et de l'idée que l'homme a comme tel une valeur absolue ( à moins qu'on ne considère que le rayonnement de la pensée écologique aboutisse à une conclusion similaire) ; critique de la démocratie parlementaire ; défense du communisme, etc[3].
Trop engagé pour ma part, pour être crédible. Ne semble avoir tiré aucun enseignement de l'Histoire contemporaine. (Maoïsme et communisme)
In Wikipédia.
Mais Badiou est aussi un militant. Militant politique : il a été l'un des dirigeants du maoïsme français (militant à l'UCFML) comme d'autres normaliens célèbres (Benny Lévy, le linguiste Jean-Claude Milner, les lacaniens Jacques-Alain Miller et Gérard Miller, qui, eux, militaient à la Gauche Prolétarienne etc.), et il ne renie rien ou presque de cet héritage. Ce militantisme s'inscrit dans sa philosophie, comme on peut le voir dans plusieurs de ses ouvrages récents : L'éthique, la série des Circonstances (I, II et III) [2]), qui parlent du terrorisme ou de l'élection française de 2002, dernièrement Le Siècle et, comme suite de L'être et l'événement, Logiques des mondes le 9 mars 2006.
Abandonnant pour part, sinon la rigueur, du moins la précision, le détail et le souci de l'argumentation démonstrative qu'exige la philosophie universitaire, Badiou montre cependant des qualités de synthèse et d'originalité dans ses analyses qui épousent une certaine force de conviction. C'est un excellent historien des idées, capable de résumer l'esprit d'une époque par quelques thèses ou concepts (à supposer que l'esprit d'une époque soit autre chose qu'un cliché de notre époque); par ailleurs, Badiou est convaincu que la philosophie doit parler de son temps et, comme la plupart des penseurs continentaux de sa génération, il combat l'idée selon laquelle les problèmes philosophiques sont des questions éternelles, posées de tout temps par tout le monde d'une manière analogue. Enfin, fidèle, il est un des seuls à soutenir et à argumenter des thèses aujourd'hui iconoclastes : refus de l'humanisme et de l'idée que l'homme a comme tel une valeur absolue ( à moins qu'on ne considère que le rayonnement de la pensée écologique aboutisse à une conclusion similaire) ; critique de la démocratie parlementaire ; défense du communisme, etc[3].
Trop engagé pour ma part, pour être crédible. Ne semble avoir tiré aucun enseignement de l'Histoire contemporaine. (Maoïsme et communisme)
borbo- Messages : 1292
Date d'inscription : 05/12/2007
Age : 76
Localisation : La Londe les Maures
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Laulau a écrit:C'est un ouvrage d'Alain Badiou.
Si vous pensez que BHL est un philosophe, cet ouvrage n'est pas fait pour vous. Les autres trouveront surement de l'intérêt à regarder la vidéo correspondant au lien ci-dessous et liront peut-être son livre.
www.dailymotion.com/video/x3g4kl_csoj-alain-badiou_news - 57k -
Vous aurez peut-être des difficultés pour le trouver: Il est épuisé dans la dernière grande librairie à Marseille ainsi qu'à la FNAC où l'on m'a dit qu'il y aurait un problème avec l'éditeur. Curieux, il semble que les bouquins qui ne plaisent pas à Sarkozy ont souvent des problèmes d'éditeurs....
Laulau- Messages : 1238
Date d'inscription : 29/10/2007
Localisation : Marseille
ça décoiffe: extraits
Pour bien saisir ce que signifie produire de la démocratie, il faut revenir au sens du mot : la démocratie, c’est-à-dire la souveraineté au peuple. Alain Badiou note que ce sens s’accorde mal, à l’expérience, avec le fait de présenter comme indiscutable tout ce qui est désigné arbitrairement par la majorité du suffrage universel. La participation massive souvent invoquée par les partisans de N. Sarkozy lui inspire ce sarcasme : « Par leur nombre stupide, ils ont fait triompher la démocratie (...) Le suffrage universel serait la seule chose qu’on aurait à respecter indépendamment de ce qu’il produit ? Et pourquoi donc ? » (p. 41). Le sarcasme recèle pourtant ici une vérité : la souveraineté populaire est une fin dont le suffrage universel ne doit être que le moyen. Que l’on inverse ce principe, et l’on érige un système qui n’est plus qu’une vassalité populaire légitimée par l’assentiment du plus grand nombre. Une démocratie la tête à l’envers, si l’on veut :
« Pourquoi diable 51% des Français seraient-ils « les » Français ? N’est-il pas constant dans l’Histoire, comme par exemple au moment crucial de l’occupation allemande, que « les Français », c’est bien plutôt la toute petite minorité de Résistants, en fait, pendant au moins deux ans, trois pelés et un tondu ? Les autres sont largement pétainistes, ce qui veut dire, dans les conditions de l’époque, non pas du tout « Français », mais serviteurs peureux de l’Allemagne nazie. »
« Pourquoi diable 51% des Français seraient-ils « les » Français ? N’est-il pas constant dans l’Histoire, comme par exemple au moment crucial de l’occupation allemande, que « les Français », c’est bien plutôt la toute petite minorité de Résistants, en fait, pendant au moins deux ans, trois pelés et un tondu ? Les autres sont largement pétainistes, ce qui veut dire, dans les conditions de l’époque, non pas du tout « Français », mais serviteurs peureux de l’Allemagne nazie. »
Laulau- Messages : 1238
Date d'inscription : 29/10/2007
Localisation : Marseille
Badiou
" Entre nous, ce n'est pas parce qu'un président est élu que, pour des gens d'expérience comme nous, il se passe quelque chose.
J'en ai assez dit sur le vote pour que vous sachiez que s'il s'est en effet passé quelque chose, on ne trouvera pas ce dont il s'agit dans le registre de la pure succession électorale. [...] On s'expérimente un peu aveugle, légèrement incertain, et finalement quelque peu dépressif. Oui, chers amis, je flaire dans cette salle une odeur de dépression. Je pose alors que Sarkozy à lui seul ne saurait vous déprimer, quand même ! Donc, ce qui vous déprime, c'est ce dont Sarkozy est le nom.
Voilà de quoi nous retenir : la venue de ce dont Sarkozy est le nom, vous la ressentez comme un coup que cette chose vous porte, la chose probablement immonde dont le petit Sarkozy est le serviteur. "
Alain Badiou
J'en ai assez dit sur le vote pour que vous sachiez que s'il s'est en effet passé quelque chose, on ne trouvera pas ce dont il s'agit dans le registre de la pure succession électorale. [...] On s'expérimente un peu aveugle, légèrement incertain, et finalement quelque peu dépressif. Oui, chers amis, je flaire dans cette salle une odeur de dépression. Je pose alors que Sarkozy à lui seul ne saurait vous déprimer, quand même ! Donc, ce qui vous déprime, c'est ce dont Sarkozy est le nom.
Voilà de quoi nous retenir : la venue de ce dont Sarkozy est le nom, vous la ressentez comme un coup que cette chose vous porte, la chose probablement immonde dont le petit Sarkozy est le serviteur. "
Alain Badiou
Laulau- Messages : 1238
Date d'inscription : 29/10/2007
Localisation : Marseille
Re: De quoi Sarkozy est-il le nom ?
Je n'ai pas lu le livre de Badiou. On peut s'interroger sur la démocratie, est-ce une souveraineté du peuple ou un moyen de manipulation pour les élites qui détiennent les manettes du pouvoir? Comment peut-on parler de démocratie si les questions qui peuvent réellement modifier la société sont systématiquement écartées du suffrage?
Nous sommes passés au stade industriel de la crédulité et de la croyance des peuples, les producteurs de cette croyance produisent aussi bien des histoires sur la démocratie que sur l'économie.
mada
Nous sommes passés au stade industriel de la crédulité et de la croyance des peuples, les producteurs de cette croyance produisent aussi bien des histoires sur la démocratie que sur l'économie.
mada
mada- Messages : 981
Date d'inscription : 11/10/2007
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